Les chiffres font mal. En 2025, le bon vieux poste de télévision est en chute libre. Médiamétrie parle désormais en dizaines de minutes, plus en heures. Le temps passé devant la télé « classique » ne cesse de baisser. Les chaînes historiques peinent à retenir un public qui a migré massivement vers Netflix, YouTube ou TikTok.

Le constat est simple : la télévision ne fait plus rêver. Elle subit.

Binge-watching-2 Qui regarde encore la télé en 2025 ?

Des chiffres qui inquiètent le secteur

Selon Médiamétrie, le temps moyen passé chaque jour devant la télévision traditionnelle est tombé à 2h23 en moyenne en ce début d’année 2025. C’est 40 minutes de moins qu’en 2020. Et la tendance est encore plus marquée chez les jeunes : les 15-34 ans ne regardent la télé en direct que 38 minutes par jour.

Le prime time reste une zone stratégique, mais même là, les audiences s’érodent. Les grandes chaînes généralistes peinent à dépasser les 3,5 millions de téléspectateurs en moyenne sur leurs programmes phares. Pour rappel, il y a dix ans, ces mêmes émissions fédéraient souvent plus de 6 millions.

Le seul secteur qui résiste ? Le sport en direct. La Coupe du Monde, Roland-Garros ou encore la Ligue des Champions continuent de rassembler. Mais même là, les chaînes doivent partager avec les plateformes, qui raflent les droits à coups de millions.

Des programmes qui peinent à fidéliser

Les nouveaux formats de la télé linéaire n’accrochent plus autant. Les fictions françaises stagnent, les divertissements peinent à se renouveler, et les talk-shows lassent. Face à une offre ultra-personnalisée sur les plateformes, le téléspectateur zappe – ou ne vient plus du tout.

Les chaînes ont bien tenté de s’adapter. Replays, offres numériques, contenus courts sur les réseaux. Mais les résultats sont mitigés. TF1+ ou France.tv font de la résistance, sans pour autant enrayer la fuite vers le streaming.

Des publics vieillissants

Autre phénomène marquant : le vieillissement du public télé. Plus de 60 % des téléspectateurs réguliers ont désormais plus de 50 ans. Les jeunes générations, elles, n’ont jamais pris l’habitude de “regarder la télé à l’heure dite”.

Résultat : les annonceurs s’adaptent. Ils délaissent peu à peu les écrans TV pour aller chercher leurs cibles sur TikTok, Instagram ou YouTube, où les vues se comptent en millions… et où les influenceurs captent bien plus d’attention qu’un JT de 20h.

Les chaînes face à une mutation historique

Pour les chaînes historiques, c’est un choc. Les recettes publicitaires diminuent, les audiences s’effondrent, et les productions coûtent de plus en plus cher. Certaines chaînes comme M6 ou France 5 misent sur une spécialisation (documentaires, magazines), d’autres tentent de surfer sur la nostalgie (séries des années 90, émissions vintage).

Mais cela suffira-t-il ? Pas sûr.

Et pourtant… la télé n’a pas dit son dernier mot

Il serait cependant prématuré d’annoncer la mort de la télévision. Les grands événements en direct, les débats politiques majeurs ou les grandes interviews continuent d’attirer. Lors des dernières élections présidentielles, les débats en direct ont encore rassemblé plus de 9 millions de téléspectateurs. Un score que peu de plateformes peuvent se vanter d’atteindre en temps réel.

La télévision garde aussi un rôle symbolique. Elle reste un repère pour de nombreux foyers, une forme de rendez-vous collectif, même en arrière-plan.

En 2025, la télévision ne règne plus. Elle compose. Elle s’adapte tant bien que mal à un monde numérique, rapide, individualisé. Elle résiste sur certains terrains, mais perd chaque jour un peu plus de son influence. Alors, qui regarde encore la télé ? Moins de monde qu’avant, c’est certain. Mais assez pour ne pas l’enterrer tout de suite.

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