Ligue1+ remplacera DAZN mais interdira le partage hors foyer. Une décision incomprise qui pourrait alimenter encore plus la vague IPTV.
Une annonce qui ne passe pas
C’est officiel : DAZN tire sa révérence, et une nouvelle plateforme baptisée Ligue1+ prendra le relais pour diffuser les matchs de Ligue 1 dès la prochaine saison. Mais une décision vient déjà de mettre le feu aux poudres : le partage de compte en dehors du domicile sera totalement interdit.
Seuls les abonnés d’un même foyer pourront regarder simultanément sur deux écrans. Exemple très concret cité par la plateforme : un match sur la télé du salon, un autre sur le smartphone aux toilettes. C’est tout. Pas question de prêter son accès au frère qui vit à 20 minutes, ni de partager avec les enfants à l’université. Une restriction jugée absurde par beaucoup.
Le nouveau modèle : un seul foyer, deux écrans
Les détails techniques sont clairs. Sur Ligue1+, le multi-écran ne fonctionnera que s’il est connecté au même réseau internet. Comprendre : même box, même adresse. Toute tentative de connexion externe, depuis un autre logement, sera bloquée automatiquement.
Cette règle s’inscrit dans une logique anti-partage de plus en plus répandue chez les plateformes. Netflix, Disney+ et même Amazon Prime ont durci le ton. Mais dans le cas de Ligue1+, c’est la radicalité de la mesure qui choque.
Le service sera proposé à 19,99 € par mois, un tarif jugé élevé pour un catalogue exclusivement centré sur le foot français. À ce prix-là, les abonnés espéraient au moins pouvoir le partager. Ce ne sera pas le cas.
La colère monte chez les fans de football
Les premières réactions ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, c’est l’explosion. Le mot “scandale” revient dans presque tous les messages. Beaucoup d’abonnés rappellent que, dans certaines familles, plusieurs générations se partagent l’abonnement. Les parents au salon, les enfants à l’internat, les cousins dans une autre ville.
Pour eux, cette nouvelle règle est une punition injustifiée. Certains évoquent déjà leur décision de ne pas s’abonner. D’autres annoncent clairement qu’ils passeront par l’IPTV.
L’IPTV, grand gagnant de la mesure ?
À chaque nouvelle restriction, l’IPTV gagne du terrain. Le streaming illégal reste une solution prisée pour regarder les matchs sans se ruiner ni se plier aux nouvelles contraintes.
Et dans le cas de Ligue1+, la promesse de “deux écrans, mais seulement dans une seule maison” semble être un véritable carburant pour cette pratique. Beaucoup ironisent déjà : “Ils veulent qu’on pirate ou quoi ?”
Certains forums spécialisés constatent d’ailleurs une hausse nette des demandes d’accès IPTV depuis l’annonce de la nouvelle politique de Ligue1+. Les vendeurs s’organisent. Les groupes Telegram et Discord explosent. Et les comparateurs d’abonnements pirates tournent à plein régime.
Une stratégie risquée pour la LFP
Derrière cette plateforme, c’est la Ligue de Football Professionnel (LFP) qui est à la manœuvre. En reprenant la main sur la diffusion via Ligue1+, elle espère reprendre le contrôle des revenus et stabiliser le modèle après les fiascos Mediapro et DAZN.
Mais commencer cette nouvelle ère en se mettant à dos les supporters, ce n’est pas le meilleur départ. D’autant que la Ligue 1 a besoin de reconquérir son public. Les audiences télé sont en baisse. L’intérêt du grand public se fragilise. Et beaucoup considèrent que le foot français s’enferme dans un modèle élitiste, coupé de sa base populaire.
Des abonnés déjà résignés
Le plus inquiétant ? Une forme de résignation chez les fans. Beaucoup ne cherchent même plus à comprendre. Ils estiment que les offres se durcissent partout, que les prix montent, et que les libertés se réduisent. Alors, ils adaptent leurs pratiques.
Certains ne regardent plus que les résumés sur YouTube. D’autres changent carrément de sport. Et puis il y a ceux, de plus en plus nombreux, qui passent par les solutions “alternatives”. À force de jouer avec les nerfs des abonnés, les plateformes risquent de perdre bien plus que quelques euros par mois.
Une fracture de plus entre diffuseurs et public
L’arrivée de Ligue1+ devait être une bonne nouvelle. Un nouveau départ. Une manière pour la LFP de tirer un trait sur les ratés passés. Mais cette politique anti-partage pourrait bien ruiner l’image de la chaîne avant même son lancement.
Dans un contexte où l’inflation frappe encore fort, où les loisirs coûtent de plus en plus cher, où la fidélité des fans est déjà mise à rude épreuve, ce type de décision paraît à contre-courant total.
La guerre contre le partage familial est en train de créer une rupture. Et dans cette bataille, l’IPTV n’a jamais été aussi fort.
Share this content: