La nouvelle version est plus sobre, mais coûte bien plus cher
Un plateau plus petit, pas de vachettes, moins de public… Et pourtant, Intervilles 2025 coûte entre 800 000 et 1 million d’euros par épisode.
C’est plus que toutes les versions précédentes. Même plus que dans les années 2000, à l’époque où l’émission était diffusée en prime, en plein air, avec des épreuves géantes et des moyens lourds. Un paradoxe que beaucoup n’expliquent pas. Et pourtant, les raisons existent.
Un bond budgétaire par rapport aux anciennes versions
Historiquement, Intervilles était une émission de l’ORTF, née en 1962. Loin des productions d’aujourd’hui, elle fonctionnait avec des équipes locales, peu de matériel, et beaucoup de système D. Le budget était modeste : quelques dizaines de milliers de francs à l’époque, soit autour de 20 000 à 50 000 euros actualisés.
Même dans les années 1990 ou 2000, avec des animateurs comme Nagui, Julien Lepers ou Jean-Pierre Foucault, le budget moyen par soirée tournait autour de 300 000 à 500 000 euros, selon les informations disponibles sur les anciennes productions TF1 et France 2.
Aujourd’hui, France Télévisions débourse presque le double, alors que tout semble plus simple. Mais la réalité est plus complexe.
Où passe l’argent ? Détail des postes de dépense
Voici pourquoi Intervilles 2025, malgré son look plus épuré, coûte si cher :
🎥 1. Réalisation et captation modernes
L’émission est tournée avec des moyens techniques actuels : caméras 4K, grues, drones, montage dynamique, post-prod renforcée. Chaque détail visuel est maîtrisé, et ça se paie.
👥 2. Salaires des animateurs et équipes
Bruno Guillon, Élodie Gossuin, les chroniqueurs, le jury, les coachs… Tous sont rémunérés à la hauteur des grilles actuelles. Sans parler des techniciens, coordinateurs, rédacteurs, etc. C’est une vraie usine à gaz.
⚖️ 3. Sécurité et normes
En 2025, impossible de lancer un jeu d’eau ou une épreuve physique sans une armée de régisseurs, d’assureurs et de coordinateurs sécurité. La moindre glissade est anticipée juridiquement.
🎨 4. Conception d’épreuves sur mesure
Sans les vachettes, il a fallu tout repenser. Inventer des jeux drôles, visuels, dynamiques. Ce travail de création prend du temps et mobilise des spécialistes. C’est cher.
📢 5. Communication et promo
France Télévisions veut que le public soit au rendez-vous. Donc campagne nationale : pub TV, presse, affiches, réseaux sociaux. Ce marketing fait grimper la facture.
🏢 6. Tournage en studio ≠ économies
Contrairement à l’idée reçue, un plateau en studio bien conçu coûte cher. Construction, éclairage, machinerie, location du lieu, climatisation pour le public… Ce n’est pas du bricolage.
Une émission critiquée pour son aspect “froid”
Sur les réseaux, les critiques sont nombreuses. Certains parlent d’un Intervilles sans âme, d’autres dénoncent un format aseptisé, trop propre. Beaucoup regrettent l’ambiance populaire, les villes en fête, les bousculades dans la boue ou les rires face aux vachettes.
Plusieurs téléspectateurs se sont étonnés du décalage entre le visuel “low-cost” et les chiffres qui circulent sur le budget. Certains estiment que l’argent aurait pu être mieux utilisé. Ou du moins, mieux visible à l’écran.
Le vrai coût de la télé en 2025
Ce que cette affaire révèle, c’est surtout la mutation profonde des coûts en télévision. Aujourd’hui, une émission “normale” peut coûter très cher, même sans artifices.
Parce que tout est plus cher : les décors, les moyens techniques, les salaires, les normes légales, la post-prod, la com. Produire une émission grand public, même sans démesure, dépasse souvent les 500 000 € l’épisode, même en journée.
Avec Intervilles 2025, France 2 vise un produit propre, calibré, sécurisé. Ce qui se voit, ce n’est pas le budget. Ce qui coûte, c’est ce qu’on ne voit pas.
À retenir
Intervilles 2025 est peut-être moins spectaculaire que les anciennes versions, mais son budget explose. Ce n’est pas une question de tape-à-l’œil, c’est une question d’époque. En télé, aujourd’hui, la sobriété coûte cher.
Reste à savoir si les audiences seront à la hauteur. Car dépenser 1 million d’euros par épisode pour un programme jugé « froid », c’est un pari risqué. Et le public, lui, ne pardonne pas facilement quand il a l’impression qu’on lui vend du vide.
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