par Valentin 
C’est une lame de fond qui ne faiblit pas. Selon les derniers chiffres de Médiamétrie, le temps passé devant les plateformes comme Netflix et Prime Video continue de grimper, tandis que les audiences de la télé classique, elles, s’effritent. En 2024, près de 47 % des 15-34 ans regardent plus de contenu en streaming qu’en direct à la télévision. Un chiffre qui fait froid dans le dos pour TF1, France 2 et consorts.
Les chiffres en détails : un recul inquiétant pour les grandes chaînes
En mars 2025, TF1 reste leader mais à peine, avec 17,8 % de part d’audience, en baisse par rapport à l’année précédente. France 2 suit de près avec 14,6 %, mais la vraie surprise vient de la baisse continue des chaînes historiques sur la cible commerciale.
Pendant ce temps, Netflix a dépassé les 11 millions d’abonnés en France, selon les dernières estimations. Prime Video n’est pas en reste avec plus de 8 millions d’utilisateurs actifs, poussée notamment par la série événement Fallout, qui a réalisé un carton en avril.
Et cela se ressent : certains soirs, des séries comme La Casa de Papel, The Boys ou Outer Range font jeu égal, voire mieux, que les programmes du prime time en replay ou en audience différée. Sur Twitter, de nombreux internautes s’amusent à comparer les « vrais blockbusters » de Netflix aux « vieilles recettes » des chaînes historiques.
Une guerre des contenus qui redistribue les cartes
La stratégie des plateformes est claire : produire en masse, viser toutes les cibles, et frapper fort. En avril, Prime Video a lancé la saison 2 de LOL : Qui rit, sort !, qui a généré un énorme buzz, en particulier chez les 18-34 ans. Résultat : une soirée où M6 diffusait un énième épisode de Pékin Express a vu ses audiences chuter sous la barre des 1,7 million de téléspectateurs.
Netflix, de son côté, joue la carte de l’algorithme et des productions locales. Avec Lupin ou Tapie, la plateforme séduit à la fois les jeunes et les quarantenaires nostalgiques. Résultat : une fidélité renforcée, et des abonnés qui désertent le linéaire même pour les grandes soirées évènementielles.
Les chaînes tentent de réagir, mais le choc est frontal
Face à cette montée en puissance, TF1, France Télévisions et M6 misent sur le replay et leurs propres plateformes (TF1+ et France.tv notamment). Mais le retard semble difficile à combler. Les jeunes ne reviendront pas sur le canal 1, prévient un analyste média.
Le vrai danger ? L’érosion de la publicité télé. Les annonceurs regardent désormais vers le streaming, surtout quand Amazon ou Netflix commencent à insérer des spots pub sur leurs offres les moins chères.
Conclusion : un modèle télé à réinventer… vite !
Netflix et Prime Video ne sont plus seulement des concurrents, ce sont des bulldozers. La télé linéaire tente de résister, mais l’avenir semble écrit : les habitudes ont changé, et le public zappe définitivement le direct. Reste à savoir si les chaînes sauront se réinventer… ou si elles finiront comme les magnétoscopes : rangées dans un placard.
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